LA PRÉVISION DES SÉISMES EST-ELLE POSSIBLE ?
On distingue généralement la prévision à long terme (plusieurs dizaines d'années), à moyen terme (entre un mois et une année), à court terme ou prédiction (quelques heures à quelques jours).
La prévision à long terme (plusieurs dizaines d'années), permet la définition d'un mode de construction adapté à une région, et l'éventuel renforcement du bâti existant. La prévision à moyen terme (un mois, une année), permet aux scientifiques d'instrumenter finement et de surveiller la ou les failles menaçantes. Enfin la prédiction à court terme (quelques heures à quelques jours), permet la mise en alerte des réseaux d'intervention de la protection civile, la préparation des secours et éventuellement l'évacuation temporaire des bâtiments.
3-1 - la prévision à long terme
La prévision à long terme permet de définir l'aléa sismique d'une région, c'est à dire la probabilité d'occurrence d'une secousse dépassant un certain niveau. L'analyse de la sismicité historique (retrouver les magnitudes et les localisations approximatives des failles sources), de la sismicité instrumentale, et l'identification des failles actives sur le terrain, permet de fournir le cadre nécessaire à la définition de l'aléa. Pour un site donné, la magnitude et la distance du ou des séismes à prendre en compte étant définies, il est possible d'estimer les caractéristiques du mouvement du sol.
Mais quel est pour la population l'intérêt de savoir que dans un siècle ou plus un séisme d'importance indéterminée se produira dans la région ? Mis à part la nécessité de construire en respectant des normes parasismiques, la motivation est peu importante.
3-2 - la prévision à moyen terme
La prévision à moyen terme semble avoir trouvé une voie prometteuse par la technique de reconnaissance des formes, appliquée par une équipe soviétique aux variations dans l'espace et le temps de la sismicité d'une région. Ces chercheurs pourraient ainsi préciser le lieu (à quelques centaines de kilomètres près) des plus grands séismes de l'année qui vient, avec un taux de succès significatif, sur la base des catalogues annuels de sismicité.
Ces résultats, s'ils sont confirmés, sont importants, car les techniques de prédiction à court terme, très coûteuses, nécessitent le choix a priori des failles à surveiller, choix qui pourrait être guidé par la méthode soviétique.
3-3 - la prévision à court terme ou prédiction
La prédiction sismique consiste à tenter de prévoir le lieu et l'instant d'un futur séisme destructeur. La prédiction à court terme devrait permettre d'évacuer les populations et donc de préserver des vies humaines. Or, le temps de retour moyen d'un séisme destructeur est très variable, de plusieurs dizaines d'années à plusieurs millénaires !
Les cycles sismiques d'une région ne sont pas forcément réguliers, loin s'en faut. Il est donc impossible à partir d'une simple analyse historique de prédire un séisme. Les sismologues doivent donc baser leur prévision sur d'autres observations : celles des phénomènes précurseurs.
-
3-3-1 - les phénomènes précurseurs
Les observations des différents séismes ont permis de répertorier de nombreux phénomènes dont certains sont sans doute des précurseurs :
- déformations crustales
- évolution spatio-temporelle de la sismicité
- variation des vitesses de propagation des ondes sismiques
- phénomènes hydrogéologiques et géochimiques
- résistivité électrique
- potentiels spontanés
- émissions électromagnétiques
- variation du champ géomagnétique. source
Le radon permet-il de prévoir les tremblements de terre ?
Après le tragique tremblement de terre du 6 avril 2009 à L'Aquila, dans les Abruzzes, une polémique s’est engagée en Italie à la suite d’informations sur la prédiction de ce séisme par un scientifique travaillant à l'Observatoire National du Gran Sasso, sur la base de mesures de la teneur en radon (gaz radioactif provenant de la décroissance d’éléments radioactifs naturels
contenus dans les sols).
L'IRSN, dont des travaux déjà anciens ont été évoqués dans le débat suscité par cette
prédiction, et qui participe à des recherches sur l'influence des contraintes mécaniques sur
l'émission de radon dans les ouvrages souterrains, présente son point de vue sur les relations
entre dégagement de radon et activité sismique, à la lumière des éléments publiés à ce sujet.
La toute première observation d'un signal « radon » considéré, a posteriori, comme annonciateur
d'un tremblement de terre, remonte à plus de quarante ans. Ainsi, à compter du séisme de Tachkent (1966) en Ouzbékistan, de très nombreux enregistrements ont mis en évidence des variations inhabituelles de la teneur en radon des gaz prélevés dans les sols ou les eaux souterraines, avant ou pendant les tremblements de terre survenus dans la plupart des régions sismiques du globe. Précurseurs dans le premier cas, « co-sismiques » dans le second, ces signaux sont parfois également enregistrés après les secous ses sismiques ou encore seulement corrélés aux répliques. La forme et la durée de telles « anomalies » sont extrêmement variables et échappent, jusqu'à présent, à toute théorie dûment validée.
Le radon est un gaz radioactif formé en permanence dans les profondeurs de la croûte terrestre
jusque dans les sols les plus superficiels, du fait de la présence naturelle d'uranium ou de radium,
même en traces, dans toutes les formations rocheuses. Pour l'essentiel, il disparaît dans le sous-sol,par désintégration radioactive non loin de l'endroit où il est apparu, sa demi-vie n'étant que de 3,8 jours. Une très faible fraction du radon formé dans la croûte terrestre parvient toutefois à s'échapper dans l'atmosphère.
Les variations des teneurs en radon enregistrées dans les zones sismiques indiquent clairement que la circulation des fluides souterrains gazeux ou liquides — et du radon qu'ils transportent — est affectée par les contraintes et les déformations qui préparent ou accompagnent les tremblements de terre. Mais, passer de ce constat à une véritable prévision supposerait que l'on sache associer à l’observation d’un signal « radon », la profondeur du foyer, l'épicentre et la magnitude du séisme qu'il pourrait annoncer, le tout dans une « fenêtre temporelle » suffisamment étroite pour permettre aux pouvoirs publics de prendre des mesures de protection des populations dans la zone menacée (évacuation préventive par exemple). Hélas, rien de tout cela n'apparaît actuellement à la portée des scientifiques qui, en
Asie, en Europe ou en Amérique, dans de nombreux pays exposés aux risques sismiques, œuvrent pour mettre en évidence des corrélations utilisables entre teneur en radon et activité sismique. Les mécanismes physiques à l'origine des teneurs inhabituelles en radon ne sont encore que partiellement connus, de même que les caractéristiques qui font qu'un site de mesure est sensible aux perturbations induites par un séisme qui se prépare, alors qu'un site voisin ne l'est pas. source
Lancé en 2004, le satellite Demeter a observé pendant plus de 6 ans les signaux électriques et magnétiques dans l'ionosphère de la Terre. A la clé : plus de 300 publications scientifiques.
L'environnement électromagnétique de l'atmosphère terrestre est-il perturbé par l'activité sismique et volcanique au sol ? D'étranges concordances ont été enregistrées par des satellites. L'objectif de Demeter (Detection of Electro-Magnetic Emissions Transmitted from Earthquake Regions) était d'apporter plus de preuves et des d'explications. Mais même s’il existe une influence de l’activité sismique sur l’ionosphère, perçue par Demeter avant l’occurrence de certains séismes, les perturbations sont faibles et seulement mises en évidence d’une façon statistique. Rien ne peut donc être dit sur l’apparition de cette perturbation du champ électrique pour un séisme particulier, et en général, sur la possibilité de prédire des séismes.
/https%3A%2F%2Fwww.savoirs.essonne.fr%2Ftypo3temp%2Fpics%2Ff5268e1db3.jpg)
Demeter, un petit satellite à l'écoute des tremblements de terre
Un tout petit satellite de 120 kilos et 30 millions d'euros : voici le minuscule joyau technologique lancé dans l'espace le 29 juin 2004, à l'aide d'une fusée ukrainienne Dnepr. L'objectif ? Éc...
/http%3A%2F%2Fdemeter.cnes.fr%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Fstyles%2Fdisplay_in_feed%2Fpublic%2Fmigration%2Fautomne%2Fstandard%2F2015_04%2Fp10754_d814aa6b19bebce90eb7505c7a9cbe4bDistribution-electrons.png%3Fitok%3DtnUv4kym)
Perturbations ionosphériques liées aux séismes
Plusieurs papiers ont été publiés pour présenter des exemples de perturbations des paramètres ionosphériques en liaison avec des séismes (Parrot et al., 2006 ; Bhattacharya et al., 2007a, 20...
Sulfure de dioxide et monoxide
Le SO2 est produit par les volcans et divers procédés industriels
Côte ouest des États-Unis , des quantités très fortes de monoxyde de carbone et de sulfure de dioxyde sont émises depuis peu de temps et visible depuis le satellite.
Donc , signes précurseurs d’activité volcanique et sismique?